Allemand

Angela Merkel

Angle : son engagement communiste en RDA

Message essentiel : née en RDA où tous les jeunes étaient embrigadés dans le parti communiste, Angela Merkel explique qu’elle n’avait pas le choix.

Bonjour Mme la Chancelière !

Bonjour !

Personne ne remettra en question vos qualités de Chancelière. Vous avez effectué une brillante carrière au sein de la CDU et vous avez été 3 fois élue chancelière. Seulement on connait à ce jour peu de choses sur votre passé. Nous savons que vous avez vécu en RDA jusqu'à la chute du mur de Berlin et selon la version officielle, vous auriez survécu à l’endoctrinement du régime communiste en vous réfugiant dans votre monde intérieur.

Oui en effet, j’ai pu vivre cette époque plutôt sereinement, d'abord en me réfugiant dans mon monde à moi et ensuite grâce aux avantages dont bénéficiait mon père. Il est venu s’installer en RDA peu après ma naissance. Il a justifié ce choix par la volonté d'avoir voulu venir en aide aux citoyens est-allemands.

Vous affirmez vous être protégée de l'endoctrinement, pourtant vous êtes devenue secrétaire d’une cellule de la FDJ, responsable d'agitation et de propagande pourquoi ?

Oui certes, mais je n’avais pas le choix car tous les jeunes étaient engagés d'une façon ou d'une autre dans le communisme.

Pourriez-vous nous préciser de quels avantages bénéficiait votre père et pourquoi. La dictature communiste ne faisait pourtant pas de cadeaux à ses citoyens !
Mon père Erich Kasner était pasteur, et il a pu exercer sa religion parce- qu'il voyait dans le socialisme une véritable alternative au capitalisme. C'est parce qu'il était surnommé Kasner le Rouge que la Stasi a réduit l'étroite surveillance dont il a d'abord fait l'objet.
Dans leur biographie, les journalistes Ralf Georg et Günther Lachmann écrivent que votre père qui se rendait régulièrement à l'ouest vous ramenait des livres ou des journaux interdits en RDA. Vous aviez également la chance de porter des jeans qui venaient de l'autre côté de la frontière. Vous aviez aussi la possibilité de capter des émissions des chaines ouest-allemandes, ce qui était formellement interdit.
Oui effectivement, je suis parfaitement consciente de ces inégalités. Sans le statut spécial de mon père je n'aurais également jamais pu suivre mon parcours académique de physique si j'avais été hostile au régime. J’ai passé mon bac en 1973, puis j'ai poursuivi mes études de physique à l'université Karl-Marx de Leipzig jusqu'en 1978.
Vous désiriez d’abord devenir professeur ?

Oui effectivement je voulais devenir professeur de russe et de physique. Mais au terme de ma scolarité j'ai décidé de suivre des études scientifiques pour ainsi éviter certains problèmes avec le régime communiste du fait de ma religion. Je bénéficiais ainsi de beaucoup plus de liberté d'action.

Après la chute du mur vous vous engagez comme porte-parole dans l'Allianz für Deutschland, dernier gouvernement d'Allemagne de l'Est. Vous êtes efficace, perspicace et dévouée ce qui vous ouvrira les portes de l'arène politique. Vous prenez résolument position pour une Allemagne réunifiée. Puis vous êtes nommée Ministre des affaires féminines et de la jeunesse dans le nouveau gouvernement d'Helmut Kohl. Une dernière question Madame Merkel : Regrettez-vous vos engagements passés dans le gouvernement communiste de la DDR ?
Lorsque l'on vit sous une dictature, les aménagements avec la réalité sont nécessaires pour pouvoir survivre tout simplement. Je n'avais pas le choix.






Angela Merkel 
Blickwinkel : Ihr Engagement im Kommunismus zur Zeit der DDR
Hauptbotschaft : Angela Merkel ist in der DDR geboren, zu einer Zeit, wo alle Jugendlichen in der kommunistischen Partei indoktriniert waren, und wo sie selbst keine andere Wahl hatte, als mitzumachen.

Guten Tag Frau Kanzlerin !
Guten Tag !
Niemand wird Ihre Eigenschaften als Kanzlerin in Frage stellen. Sie haben eine glänzende Karriere bei der CDU geführt, und Sie sind dreimal Bundeskanzlerin gewählt worden. Dennoch wissen wir wenig über Ihre Vergangenheit. Wir wissen nur, dass Sie bis zum Fall der Berliner Mauer in der DDR gelebt haben, und dass Sie der Indoktrinierung des kommunistischen Regimes überlebt haben, indem Sie Zuflucht in Ihrer inneren Welt gefunden haben.
Ja, das stimmt ! Ich habe diese Zeiten eher entspannt erlebt, zuerst weil ich in meine Welt geflüchtet bin, und dann weil ich von den Vorteilen, die mit der besonderen Situation meines Vaters verbunden waren, profitiert habe. Nach meiner Geburt hat er sich in der DDR niedergelassen. Diese Wahl hat er mit dem Grund begründet, den Ost-Bürgern zur Hilfe zu kommen.
Sie behaupten, dass Sie sich von der Indoktrinierung ferngehalten haben, dennoch sind Sie Sekretärin einer Zelle der FDJ geworden, die Unruhen und Propaganda auslöste. Warum denn ?
Ja, genau, aber ich hatte keine andere Wahl, denn alle Jugendlichen waren irgendwie im Kommunismus engagiert.
Können Sie uns sagen, von welchen Vorteilen Ihr Vater profitiert hat, und warum. Die kommunistische Diktatur ersparte ihre Bürger nicht.
Mein Vater, Erich Kasner, war Pastor und er hat seine Religion ausüben dürfen, nur weil er den Sozialismus als eine wirkliche Alternative an dem Kapitalismus sah. Die Stasi hat die enge Überwachung, der er unterlag, verringert, nur weil er Kasner, der Rote, genannt war.
In Ihrer Biografie schreiben die Journalisten Ralf Georg und Günther Lachmann, dass Ihr Vater, der regelmäβig in den Westen ging, Ihnen von dort aus Bücher oder Zeitungen zurückbrachte, die in der DDR verboten waren. Sie hatten die Chance, Jeans, die von drüben herkamen, zu tragen. Sie hatten auch die Möglichkeit Sendungen zu empfangen, die absolut verboten waren.
Ich bin mir von diesen Ungleichheiten bewusst. Ohne den besonderen Status von meinem Vater, hätte ich nie dem akademischen Weg in Physik folgen können, wenn ich dem Regime gegenüber kritisch gewesen wäre. Im Jahre 1973 habe ich Abitur gemacht und habe dann bis 1978 an der Universität Karl-Marx in Leipzig Physik weiter studiert.
Sie wollten zuerst Lehrerin werden ?
Ja, das stimmt. Ich wollte Russisch-und Physiklehrerin werden. Aber nach dem Gymnasium habe ich beschlossen, Wissenschaften zu studieren, um manche Probleme, die mit meiner Religion verbunden waren, zu verhindern. So hatte ich mehr Handlungsfreiheit.
Nach dem Fall der Mauer haben Sie sich als Wortführerin bei der Allianz für Deutschland engagiert, die die letzte Regierung der DDR war. Sie sind effizient, scharfsinnig und engagiert, was Ihnen sehr schnell die Türen in Politik öffnen wird. Sie nehmen Stellung für ein vereintes Deutschland. Sie werden dann Ministerin für Frauen und Jugend in der neuen Regierung von Helmut Kohl. Eine letzte Frage Frau Bundeskanzlerin : Bereuen Sie Ihr damaliges Engagement in der kommunistischen Regierung der DDR ?
Wenn wir unter einer Diktatur leben, sind die Anpassungen mit der Realität notwendig, um überleben zu können. Ich hatte keine andere Wahl.
Danke Frau Bundeskanzlerin für das Interview.




Steffi Graf 
Angle : une vie consacrée au tennis
Message principal : Steffie Graf a- t- elle sacrifié son enfance et son adolescence pour devenir joueuse de tennis professionnelle ?
Vous avez commencé très jeune, à l'âge de 3 ans, à apprendre les bases de tennis. Est-ce que c’était votre choix ?
Je me rappelle plus vraiment, mais je sais que j’étais toujours très heureuse de jouer au tennis. J’ai regardé des matchs de tennis avec mon père pendant toute mon enfance.
Quelle place tenait le tennis dans votre vie de tous les jours ?
Au départ le tennis était pour moi un loisir, puis très vite c’est devenu une passion.
A l'âge de 8 ans votre père a arrêté son métier de commerçant pour devenir votre entraîneur personnel. Cela vous a-t-il rassurée ou au contraire, avez-vous ressenti ce fait comme une pression ?
J'étais très jeune encore, mais sa présence quotidienne était un soutien. Il savait que j'avais du potentiel et qu’il fallait le développer.
Vous avez continué l’école avec en plus les entrainements intensifs tous les soirs. N'était-ce pas difficile pour une si jeune fille ?
Oui bien-sûr, j’étais très souvent fatiguée, mais dès que je commençais à jouer, je me sentais immédiatement motivée.
Ces entrainements quotidiens ont très vite payé puisque vous gagniez presque tous les matchs. A quel âge avez-vous réalisé que le tennis pouvait devenir votre métier ?
C'est à l'adolescence, vers 13 ans que le tennis est devenu une évidence pour moi. J'avais beaucoup gagné en maturité.
Pourquoi avez-vous pris la décision d’arrêter l'école ?
Je voulais entièrement me consacrer au tennis, mais concilier l'école et le sport était trop difficile pour moi. De toute façon j'étais régulièrement en déplacement et je devais donc manquer l'école. Il fallait faire un choix.
Cette vie sportive ne vous a-t-elle pas coupé de vos amis ?
Au début j'avais beaucoup d'amies, mais au fil du temps elles ne comprenaient pas pourquoi je ne faisais que jouer au tennis. Petit à petit elles se sont détournées de moi. C'est un peu normal, je n'avais jamais de temps libre. Mais j'en ai souffert, j'aurais aimé avoir une vie comme toutes les filles de mon âge. 
Peut-on dire que vous avez sacrifié une part de votre enfance et de votre adolescence pour devenir une joueuse de tennis professionnelle ?
Je ne dirai pas que j’ai sacrifié quelque chose car j’aimais ce que je faisais. Mais oui il y a eu des moments où je voulais tout laisser tomber car je n'étais pas convaincue de mes talents, je doutais de moi, mais mon père était présent dans ces moments là. Je suis heureuse de ce que je suis devenue et tout cela, c’est grâce à ma famille.
Merci pour cette interview et bonne chance pour vos prochains matchs

 Merci à vous aussi




Steffi Graf
Blickwinkel: ein Leben dem Tennis gewidmet

Hauptbotschaft: Hat Steffi Graf ihre Kindheit und Jugend aufgeopfert, um professionelle Tennisspielerin zu werden?

Sie haben sehr jung angefangen, die Grundlagen von Tennis zu lernen. War es ihre Wahl?

Ich erinnere mich nicht mehr wirklich dran, aber ich weiβ, dass ich immer sehr froh war, Tennis zu spielen. Als ich jung war, habe ich immer alleTennisspiele mit meinem Vater geschaut.

Welcher Platz nahm Tennis in ihrem Alltag ein?

Anfangs war derTennis für mich nur ein Hobby, aber sehr schnell ist es meine Leidenschaft geworden.

Im Alter von 8 Jahren hat Ihr Vater seine Arbeit als Kaufmann aufgegeben, um Ihr persönlicher Trainer zu werden. Hat das Sie bestärkt oder im Gegenteil haben Sie dadurch noch mehr Druck gefühlt?

Ich war noch sehr jung, aber seine Gegenwart im Alltag war eine Hilfe. Er wusste, dass ich Potenzial hatte und dass man es entwickeln musste.

Sie haben mit der Schule weitergemacht, trotz Eurer intensiven Abendtrainings. War das nicht schwer für ein so junges Mädchen?

Ja klar, ich war sehr oft müde, aber als ich angefangen habe zu spielen, war ich immer motiviert.

Diese täglichen Trainings haben sich gelohnt, weil Sie angefangen haben, fast alle Spiele zu gewinnen. In welchem Alter haben Sie bemerkt, dass Tennis Ihr Beruf werden könnte?

Es war in meiner Jugend, ich war um die 13 Jahre alt, als Tennis eine Selbstverständlichkeit für mich geworden ist. Ich habe viel gewonnen, war auch viel reifer.

Wieso haben Sie die Wahl getroffen mit der Schule aufzuhören?

Ich wollte mich ganz den Tennisspielen widmen, aber die Schule und der Sport unter einen Hut zu bringen war zu schwer für mich. Auf jeden Fall war ich regelmäßig unterwegs und musste also die Schule verpassen. Es musste eine Wahl getroffen werden.

Hat Ihnen dieses sportliche Leben nicht von Ihren Freunden ferngehalten?

Anfangs hatte ich viele Freunde, aber im Laufe der Zeit haben sie nicht verstanden, wieso ich nur Tennis gespielt habe. Allmählich wanden sie sich von mir ab. Es ist ein bisschen logisch, ich hatte nie Freizeit. Aber ich habe gelitten, ich hätte gern ein Leben wie alle anderen Mädchen meines Alters gehabt.

Kann man sagen, Sie haben einen Teil ihrer Kindheit und Jugend aufgegeben, um professionelle Tennisspielerin zu werden?

Ich würde nicht sagen, dass ich etwas aufgegeben habe, weil ich mochte, was ich tat. Aber ja, es gab Momente wo ich alles fallen lassen wollte, ich war nicht überzeugt von meinen Talenten, ich habe an mir gezweifelt, aber mein Vater war in diesen Momenten da, um mir zu helfen. Ich bin froh, dass ich so geworden bin, wie ich bin und dies dank meiner Familie.

Vielen Dank für das Interview und viel Glück für Ihre nächsten Spiele.

Vielen Dank an Sie auch.




CHARLOTTE SALOMON

Angle : Comment l’artiste Charlotte SALOMON a-t-elle trouvée la force de continuer à peindre malgré les difficultés de sa vie ?

Message principal : Charlotte SALOMON, jeune peintre juive, Allemande exilée en France sous le régime d’Hitler, subit en silence diverses persécutions et exclusions de la société. Portant elle décide de défier cette période noire de l'histoire et transcende son destin en mettant en scène son histoire à travers ses peintures.

Comment avez-vous vécu l’exclusion des juifs de la société allemande en 1933 ?

A l'arrivée d'Hitler au pouvoir, j'ai pu constater assez rapidement le changement de situation des Juifs. En effet pour vous donner un exemple, ma belle-mère, Paula, a reçu l'interdiction de se produire sur scène comme elle l'avait toujours fait. Mon père professeur à l'Université et médecin a du également cesser l'exercice de ses fonctions. La médecine était sa plus grande passion. Pour être honnête, ça a été un coup dur pour nous.

Qu’avez-vous fait pour fuir l’oppression nazie ?

Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, tout s’est compliqué pour moi et mon père. C’est pour cela que j’ai fui l’Allemagne en janvier 1939, pour aller me réfugier en France. Là-bas, à Villefranche sur Mer, mes grands-parents m’attendaient.

En voulez-vous à la société allemande de 1933 de vous avoir refusé le 1er prix des Beaux-Arts quand vous étiez étudiante ?

Non, je ne leur en veux pas, c’est une époque sombre. Je ne comprends pas cette haine contre le peuple juif, mais les mépriser serait être comme eux. Et puis, j’ai été la dernière juive à pouvoir entrer dans cette école. Je leur en suis reconnaissante.

Comment avez-vous vécu l’annonce des nombreux suicides dans votre famille ?

Au début je ne me rendais pas compte de ce qui se passait. J’étais encore jeune et naïve. C’est comme si j’étais une personne extérieure à ces problèmes et que je ne réalisais pas tous ces malheurs.
  L’un des premiers suicides de ma famille a été celui de ma tante, Charlotte. C’est de là dont me vient ce prénom, que j’ai d’ailleurs eu du mal à porter à cause de cela. Par la suite, j’ai appris par mon grand-père le suicide de mon oncle, de ma grand-mère et par-dessus tout, celui de ma mère. Ça a été un choc pour moi de savoir qu’elle n’était pas morte d’une grippe comme on me l’avait fait croire toute mon enfance, mais de sa propre volonté.

Quelle a été votre réponse face à votre grand-père quand il vous a dit, je cite : Qu’attends-tu pour te suicider toi aussi ?

Malgré la douleur de savoir que quelqu’un de ma famille voulait que j’abandonne moi aussi, j’ai décidé de vivre. C’était ma réponse à la vie elle-même. Vivre de toutes mes forces.

Quand vous êtes arrivée en France, pourquoi avoir repris la peinture ?


Peindre à nouveau était presque une obligation après m’être promis de rester en vie. Et je voulais tenir cette promesse. J’avais enfin trouvé un endroit pour m’exprimer librement. C’était une véritable libération. J’avais besoin de peindre. C’était une façon pour moi de parler, d’exprimer mes émotions d’une autre façon que la parole. Peindre, c’était toute ma vie.

Dans vos différentes œuvres se dégagent une atmosphère joyeuse. Pouvez-vous nous expliquer comment, malgré les circonstances, vous avez réussi à utiliser autant de couleurs ?

Je ne sais pas si on peut dire que mes œuvres dégagent une atmosphère joyeuse comme vous dites. J’ai voulu mélanger la tragédie et la comédie dans mes toiles. Car ma vie n’a pas été que désastre et tristesse comme on pourrait le croire. J’ai vécu, quoique très peu, des moments heureux que je ne peux pas oublier. Ces peintures sont pour moi ce qu’une autobiographie est pour un auteur. En utilisant principalement les trois couleurs primaires, j’ai voulu raconter mon histoire, la mettre en scène.

Merci Charlotte de nous avoir accordé cette interview !



CHARLOTTE SALOMON
Blickwinkel : Wie die Künstlerin Charlotte Salomon trotz der Schwierigkeiten des Lebens die Kraft zum Malen hatte.
Hauptbotschaft : Charlotte Salomon, junge jüdische Malerin, deutsche Künstlerin, die während des Hitlerregimes nach Frankreich emigriert ist, erduldet lautlos die verschiedenen Verfolgungen und Ausschlieβungen aus der Gesellschaft. Dennoch beschlieβt sie diese dunklen Zeiten herauszufordern und ihr Schicksal zu überwinden, indem sie ihr Leben durch ihre Gemälde inszeniert.

Wie haben Sie im Jahre 1933 den Ausschluss der Juden aus der deutschen Gesellschaft erlebt ?
Als Hitler an die Macht kam, habe ich sehr schnell die Änderung der Situation der Juden festgestellt. Zum Beispiel durfte meine Stiefmutter nicht mehr auf die Bühne auftreten, wie sie es immer gemacht hatte. Mein Vater, der Arzt war und zugleich an der Universität unterrichtete, durfte auch nicht mehr seine Funktionen ausüben. Medizin war seine gröβte Leidenschaft. Um ehrlich zu sein, was es ein Schock für uns.
Wie haben Sie auf die Naziunterdrückung reagiert ?
Nachdem Hitler an die Macht gekommen ist, ist für mich und meinen Vater alles schwieriger geworden. Deshalb bin ich ich im Jahre 1933 aus Deutschland geflohen, und habe in Frankreich Zuflucht gefunden. Meine Groβeltern warteten auf mich in Villefranche sur Mer.
Die Kunstakademie hat  Ihnen 1933, als Sie dort noch studierten,  den ersten Preis verweigert. Sind Sie auf die deutsche Gesellschaft dieser Epoche böse ?
Nein, ich bin nicht böse auf sie. Es waren dunkle Zeiten. Ich verstehe diesen Hass gegen das jüdische Volk nicht, aber sie verachten würde bedeuten, dass ich wie sie bin. Übrigens bin ich die letzte Jüdin, die die Kunstakademie hat besuchen können. Ich bin Ihnen dafür dankbar.
Wie haben Sie die vielen Suizide in Ihrer Familie erlebt ?
Am Anfang wusste ich von nichts. Ich war noch jung und naiv. Es war, als ob ich auβerhalb der Probleme stand. Ich verstand nicht, was um mich geschah. Der erste Suizid war der von meiner Tante Charlotte. Mein Vorname kommt von ihr, aber es war schwierig für mich diesen Namen zu tragen. Ich habe von meinem Groβvater von den Suiziden von meinem Onkel, meiner Groβmutter, und vor allem von meiner Mutter erfahren. Es war ein Schock für mich zu erfahren, dass sie nicht an einer Grippe gestorben war, wie man es mir lange hatte glauben lassen, sondern, dass sie Selbstmord begangen hatte.
Was haben Sie Ihrem Groβvater geantwortet, als er gefragt hat, wann Sie sich das Leben nehmen würden ?
Auch wenn jemand aus meiner Familie dachte, dass ich das selbe Schicksal wie viele Mitglieder meiner Familie, habe ich beschlossen, weiterzuleben. Es war meine Antwort auf das Leben selbst. Ich wollte mit allen Kräften leben.
Deshalb also haben Sie wieder angefangen zu malen, als Sie nach Frankreich gekommen sind.
Malen war für mich eine Notwendigkeit, nachdem ich mir versprochen hatte, am Leben zu bleiben. Und dieses Versprechen wollte ich halten. Ich hatte endlich eine Möglichkeit gefunden, mich frei zu äuβern. Es war eine richtige Befreiung. Ich musste malen. Es war eine andere Weise zu sprechen, meine Emotionen anders als über die Worte zu äuβern. Malen, das war mein ganzes Leben.
Ihre Gemälde drücken oft eine fröhliche Atmosphäre aus. Wie schaffen Sie das, so viele Farben zu benutzen, trotz der tragischen Umständen Ihres Lebens ?
Ich weiβ nicht, ob wir sagen können, dass meine Werke eine entspannte Atmosphäre ausdrücken. Ich wollte Tragödie und Komödie vermischen. Denn mein Leben war nicht nur Desaster und Traurigkeit, wie man es glauben könnte. Ich habe auch glückliche Zeiten erlebt, auch wenn sie zu selten waren, die ich nicht vergessen werde. Diese Bilder sind für mich, was einem Autor eine Autobiografie ist. Mit den drei Primärfarben habe ich mein Leben erzählen, sie inszenieren wollen.
Danke Charlotte Salomon für das Interview.




 
MARLENE DIETRICH, Interview réalisée le 13/02/1965

Angle : 1936 La muse rebelle fuit le nazisme

Message principal : l’Allemagne en voudra longtemps à Marlene Dietrich de s’être exilée aux Etats-Unis en 1936 et ne lui pardonnera que très tard cette fuite.
Bonjour Marlene Dietrich !

Bonjour !

Vous êtes célèbre dans le monde entier pour votre beauté ainsi que pour vos talents d'actrice et de chanteuse. Beaucoup de personnes connaissent votre film L'Ange Bleu et votre chanson Lili Marlene. Vous avez toujours eu une passion pour la France, mais peu connaissent votre attitude face au 3ème Reich.
En effet j'ai toujours aimé la France. Cette passion me vient de mon professeur de français, Marguerite Breguand, qui m'a enseigné la langue de Molière. Mais c'est aux USA que je suis partie en 1936.
Pourquoi les Etats-Unis et pas la France ?
A cette époque-là, j'ai enchainé les contrats avec les Etats-Unis. J'ai tourné de nombreux films sous la régie notamment de Ernst Lubitsch, Billy Wilder, Alfred Hitchcock et Orson Wells. Pourtant l'Allemagne nazie m'a fait de nombreuses propositions pour que je reste en Allemagne. J'étais farouchement antinazie. C'est pour cette raison que j'ai pris la nationalité américaine en 1938. L'Allemagne n'était plus mon pays. En 1941 je suis engagée dans l'armée américaine et en 1944 j'ai chanté Lili Marlene devant les soldats.
Vous avez une sœur à qui vous ne parlez plus. Peut-on en connaitre la raison ?
Ma soeur a épousé un nazi. Je ne l'ai jamais accepté !
 Longtemps l’Allemagne vous a fait payer votre désertion. Pendant 22 ans vous vous êtes produite sur toutes les scènes internationales où le public vous a ovationnée, notamment durant votre tournée à Tel-Aviv. Mais il y a cinq ans pendant votre récital à Düsseldorf une jeune femme vous a craché au visage. Comprenez-vous cette rancoeur envers vous ?
 L'Allemagne n'a jamais accepté ma naturalisation américaine. Mon succès lui revenait. Mais l'histoire malheureusement a montré qu'il était impossible de se battre de l'intérieur contre la dictature nazie. Ceux qui l'ont fait, et je pense aux membres de la Rose Blanche sont tous morts. Aujourd'hui je n'éprouve toujours pas de culpabilité pour ce choix que j'ai fait.
Merci beaucoup Marlene Dietrich pour cette interview car nous savons à quel point vous n'aimez pas parler de vous !

MARLENE DIETRICH, den 13.02.1965
Blinkwinkel : die rebellische Muse flieht vor dem Nazismus.
Hauptbotschaft : Deutschland wird lange nicht vergessen, dass Marlene Dietrich 1936 Zuflucht in den USA gefunden hat, und wird ihr viel später dieses Exil vergeben.
Guten Tag Marlene Dietrich !
Guten Tag !
Sie sind in der ganzen Welt für Ihre Schönheit und Ihre Talente als Schauspielerin und Sängerin bekannt. Viele kennen den Film « Der blaue Engel » und den Song « Lili Marlene ». Sie haben immer für Frankreich geschwärmt, aber wenige kennen Ihr Verhalten dem Dritten Reich gegenüber.
Es stimmt, dass ich immer eine Leidenschaft für Frankreich empfunden habe. Diese Leidenschaft kommt von meiner Französischlehrerin, Marguerite Breguand, die mir die Sprache von Molière beigebracht hat. Dennoch bin ich 1936 in die USA emigriert.
Warum die USA und nicht Frankreich ?
Zu dieser Zeit bekam ich immer wieder Verträge mit den USA. Dort habe ich zahlreiche Filme, insbesondere unter der Regie von Ernst Lubitsch, Billy Wilder, Alfred Hitchkock und Orson Wells gedreht. Trotzdem habe ich viele Vorschläge von dem Nazideutschland bekommen, damit ich in Deutschland bleibe. Ich war im Grunde genommen gegen die Nazis. Deshalb habe ich 1938 die amerikanische Staatsangehörigkeit erhalten. Deutschland war nicht mehr meine Heimat. Im Jahre 1941 habe ich mich in der amerikanischen Armee engagiert, wo ich 1944 vor den Soldaten Lili Marlene gesungen habe.
Sie haben eine Schwester zu der Sie keinen Kontakt mehr haben. Was ist der Grund dafür ?
Meine Schwester hat sich mit einem Nazi verheiratet. Das habe ich nie akzeptiert.
Deutschland hat Ihr Exil lange nicht vergessen ! Sie waren in Deutschland nicht mehr willkommen. 22 Jahre lang sind Sie auf alle internationalen Bühnen aufgetreten, wo das Publikum Sie bejubelt hat, insbesondere während Ihrer Tournee in Tel Aviv. Aber vor fünf Jahren während Ihrer Aufführung in Düsseldorf hat eine junge Frau Ihnen ins Gesicht gespuckt. Verstehen Sie diesen Groll Ihnen gegenüber ?
Deutschland hat nie meine amerikanische Staatsangehörigkeit akzeptiert. Mein Erfolg hätte Deutschlands Erfolgs sein sollen. Aber leider hat die Geschichte gezeigt, dass es unmöglich war, von innen gegen die Nazidiktatur zu kämpfen. Diejenigen, die das gemacht haben, und ich denke an die Mitglieder der Widerstandsgruppe « Die Weiβe Rose », sind alle gestorben. Heute bereue ich nicht, wie ich gehandelt habe.
Danke Marlene Dietrich für dieses Interview, denn wir wissen, wie schwer es für Sie ist, über sich selbst zu sprechen.











Sophie Scholl : Interview, 12.01.1943

Angle : Comment est né le mouvement de résistance la Rose Blanche.

Message essentiel : Le frère de Sophie, Hans Scholl, a mis en place dès juin 1942 avec d’autres camarades, un mouvement de résistance pacifique, visant à déstabiliser le régime hitlérien.

Bonjour Sophie. C’est très courageux à vous d’accepter cette interview, car nous connaissons tous les risques que vous prenez pour dénoncer la dictature nazie. Mais le monde entier doit savoir ce qui se passe en Allemagne. Pouvez-vous nous dire qui est à l'origine du mouvement la Rose Blanche ?

C'est mon frère Hans qui en rentrant du front de l'est et en ayant vu les horreurs de la guerre, a eu l'idée de créer un mouvement de résistance à ce qui est un bain de sang. Nous demandons la fin de cette guerre. Hitler est perdu. Nous défendons des valeurs fondamentales comme celui de vivre.

Pourquoi ce combat vous tient-il tant à cœur ?

Nous vivons une période terrible de notre histoire mais personne ne prend l'initiative de dénoncer les injustices, les crimes et les mensonges du front de Stalingrad car tous ont peur d’Hitler.

Vous risquez votre vie tous les jours. Les opposants au régime nazi sont arrêtés, torturés dans les prisons et exécutés sans aucune autre forme de procès. Tous les jours on vient arrêter des juifs dans leur maison, où ils sont conduits dans des camps de concentration. Votre combat personnel n’est-il pas voué à l’échec ?

Tout d'abord, c'est important pour nous tous, membres de la Rose
Blanche, de défendre non pas des idéologies, mais la vérité. Ce combat n'est donc pas personnel, mais concerne les Allemands qui ne sont pas tous des fanatiques buvant les paroles d'un usurpateur se disant le guide du peuple allemand. Nous demandons la fin de la guerre et des crimes nazis.

Merci Sophie pour cette interview. Nous espérons que votre combat ne sera pas vain !






Interview mit Sophie Sophie Scholl, 12.01.1943

Blickwinkel : Wie die Widerstandsgruppe « Die Weiβe Rose » enstanden ist.

Hauptbotschaft : Ab Juni 1942 hat Hans Scholl, der Bruder von Sophie, mit anderen Komilitonen, eine friedliche Widerstandsgruppe gegründet, als Ziel das Naziregime zu verunsichern.

Guten Tag Sophie, es ist sehr mutig von Ihnen, dieses Interview zu akzeptieren, denn wir wissen, welche Risiken Sie eingehen, um die Nazidiktatur zu denunzieren. Aber die ganze Welt muss wissen, was jetzt in Deutschland passiert. Können Sie uns sagen, wer ursprünglich die « Die Weiβe Rose » gegründet hat ?

Das ist mein Bruder Hans, als er von der Ostfront zurückgekehrt ist. Weil er die Grausamkeiten des Krieges erlebt hatte, wollte er eine Widerstandsgruppe gründen, und somit das Ende von diesem Blutbad. Wir wollen das Ende dieses Krieges. Hitler hat verloren. Wir verteidigen Grundwerte, wie das Recht zu leben.

Warum hält Ihnen dieser Kampf so am Herzen ?

Wir erleben schreckliche Zeiten unserer Geschichte, aber niemand übernimmt die Verantwortung, die Ungerechtigkeiten, die Verbrechen und die Lügen von der Schlacht von Stalingrad zu denunzieren, weil alle Angst vor Hitler haben.

Sie riskieren jeden Tag Ihr Leben. Die Gegner des Naziregimes werden verhaftet, in Gefängnissen gefoltert, und ohne weitere Form von Prozess hingerichtet. Jeden Tag werden Juden aus ihren Häusern geholt und ins Konzentrationslager gebracht. Ist Ihr persönliches Engagement nicht zum Scheitern verurteilt ?

Zuerst ist es für uns Mitglieder der « Weiβe Rose » sehr wichtig, nicht Ideologien, sondern die Wahrheit zu verteidigen.  Von daher ist dieser Kampf keine persönliche Sache, aber betrifft alle Deutschen, die keine Fanatiker sind, die an Hitlers Lippen hängen, der ein nicht anderes als ein Usurpator ist, der sich als Führer des deutschen Volks erklärt. Wir wollen das Ende des Krieges und der Naziverbrechen.

Danke Sophie für dieses Interview. Wir hoffen, dass Ihr Kampf nicht umsonst wird.











3-17 et 24 janvier 2017 . Intervention de Nathalie Barbery,Coordonnatrice CLEMI Education aux médias et à l'information.Initiation aux interviews ( de femmes allemandes)











 

 Voici le lien vers le journal franco-allemand rédigé par les 9 germanistes de la classe Sciences et patrimoine en AP encadrés par Mme Liaboeuf et Mme Barbery, coordinatrice CLEMI.
 
 

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